Paysage méditerranéen

Publié le par Boulon Florian

 

Paysage méditerranéen

 

A l’occasion d’un exposé sur le paysage maritime, la classe de 2GT5 présente un parallèle entre un poème et une peinture sur le thème de la mer.

Biographie d’André Suarès : Ecrivain et poète français, André Suarès est né à Marseille en 1868.A seize ans, il est récompensé avec le premier prix du Concours général de français. Ensuite, il reçut le troisième prix à l’école normale supérieure. Ces œuvres sont les suivantes : Idées et Visions, Valeurs, Voyages du condottiere, Vues sur Napoléon et Marsiho. Il meurt en 1948.

Biographie de Paul Cézanne : Paul Cézanne naît le 19 janvier 1839 dans la rue de l’Opéra, à Aix-en-Provence. Il vient d’une famille relativement aisée et son père crée une banque, le 1er juin 1848. Il part une première fois à Paris en avril 1861, poussé par son ami Zola. Il travaille à l’académie Suisse et y rencontre Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir, Claude Monet, Alfred Sisley et un autre Aixois, Achille Emperaire, dont il fera plus tard un portrait, resté célèbre. En octobre 1906, alors qu’il peint sur le motif, dans le massif de la Sainte-Victoire, un violent orage s’abat. Cézanne fait un malaise. Il est recueilli par des charretiers et déposé dans sa maison de la rue de Boulegon, à Aix, où il mourra, le 22 octobre, emporté par une pneumonie.

Nous allons établir le parallèle entre le poème d’André Suarès, Croquis de Provence, et le tableau de Paul Cézanne, Le golf de Marseille vu de l’Estaque.

On peut croire que le poète et le peintre se sont associés pour faire chacun une œuvre sur le même paysage tellement les similitudes sont nombreuses. Or, plus d’un demi-siècle les sépare. Par exemple, dans l’œuvre de Cézanne on peut voir une belle mer bleue, et dans le poème de Suarès la couleur bleu revient souvent, elle désigne la mer. D’autres ressemblances sont visibles comme le décrit Suarès « Au fond, des collines pelées, à la base d’argile rouge, font la haie contre le vent.».On peut apercevoir ces mêmes collines à l’horizon sur le tableau de Cézanne. Une grosse main d’homme qui englobe la mer est incarnée par les collines et le petit port dans le tableau, Suarès lui aussi parle d’une grosse main qui englobe mer.

Même si un poème et un tableau paraissent différents, ils peuvent avoir beaucoup de ressemblances.

 

  

Paul Cézanne, Le Golfe de Marseille vu de l'Estaque (1883-1885).

 

Le petit port bleu

La petite rade est faite au tour. Elle est modelée comme une double coupe par le maître ouvrier qui boit la mer dans son verre. Des îles ciselées en marbre rose ou en pierre bleue, selon les heures, sont posées sur l'eau, comme sur une table des aiguières. Elles ferment le petit port, et la falaise, à pic, le partage en deux. Les deux vasques sont pareilles, l'une devant l'autre, telle une grosse main d'homme à côté d'une main d'enfant ouverte: le port est en miniature logé dans la grosse main, et le doigt du milieu, c'est la jetée blanche.

 

Tout est bleu, bleu, bleu; et les pierres sont blanches. La neige n'est pas d'un blanc plus pur que ces pierres au soleil entre la mer et le ciel bleu. Au fond, des collines pelées, à la base d'argile rouge, font la haie contre le vent.

 

Tirées sur les galets, peintes en vert et en bleu, les barques semblent toutes neuves. Large et long, le quai serpente suivant la courbe de la mer qui clapote. Le quai est une promenade où ne musent que deux ou trois bon vieux; ils sont bien cuits, le soleil leur a mis sur la peau une peau d'oignon mûr..., des filets sèchent, réseaux d'or noir, magnifique dentelle; des pêcheurs accroupis les réparent, jambes et pieds nus. On sent un parfum très fin de goudron.

 

A l'horizon de terre, les montagnes sont noires de pins, et, sur le rivage, descendent jusque dans la vague les collines du vert le plus gris. Le ciel est bleu, la mer est bleue, le calme est bleu. Tel était le port du royaume où Nausicaa, la jeune fille, reçut le divin Ulysse.

 

André Suarès, Croquis de Provence (1952).

 

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